Diagnostic, programme d’amaigrissement et suivi
L’obésité est une maladie inflammatoire fréquente qui touche 30 % des chiens et des chats. Comme toutes pathologies, son diagnostic découle d’une consultation de médecine vétérinaire. Son traitement est multimodal : une prise en charge nutritionnelle est indispensable mais la mise en place de mesures hygiéniques garantit le succès de ce traitement, sans oublier la prise en charge de l’anxiété chez le chat. La durée de prise en charge est souvent longue et un suivi rigoureux doit être mis en place.
Pour bien prendre en charge le surpoids ou l’obésité, il faut en avoir conscience. Déni du propriétaire ou maladresse de l’équipe soignante, l’évaluation nutritionnelle met tout le monde d’accord.
Acte vétérinaire puisque l’évaluation nutritionnelle fait partie des cinq signes vitales décrits par la WSAVA, elle fait partie intégrante de la consultation de médecine vétérinaire.
Elle se décompose en trois parties :
- D’une part la pesée, sur une balance adaptée à la taille du patient. Pensez à vérifier l’exactitude de la valeur en comparant avec les autres balances de la clinique.
- La note d’état corporel correspond à l’évaluation de la masse grasse. Au poids optimal est scoré 5/9. A partir d’une palpation des côtes, de la taille et de la répartition de la masse grasse sur l’ensemble du corps, vous évaluerez l’état d’embonpoint. Faites participer le propriétaire ! Ce sont des éléments concrets qui aiderons à sa prise de conscience. Dans le cas de l’échelle constituée en 9 points, chaque point correspond à un surplus de masse graisseuse de 10 %. Un animal ayant une note de 7/9 a 20 % de masse graisseuse en trop : c’est la définition de l’obésité.
- N’oubliez pas d’évaluer la masse maigre. Noté de 1 à 4 elle reflète l’état protéique de l’animal. Un déficit musculaire squelettique généralisée est le signe d’une malnutrition protéique.
Une fois le diagnostic établit, c’est le moment de prendre en charge le surpoids ! Un programme d’amaigrissement basé sur une prise en charge nutritionnelle indispensable, mais pas que !
Diminuer la dose de l’aliment actuel pour diminuer l’ingéré énergétique n’est jamais la solution : la couverture des besoins nutritionnels essentiels (protéines, AGE) ne sera pas suffisante. L’animal en surpoids a un besoin énergétique faible, mais des besoins en nutriments essentiels conservés, tout en maintenant une satiété satisfaisante. Un aliment hypocalorique (faible en lipides et glucides), riche en protéines, fibres et acides gras essentiels permettra de couvrir les besoins nutritionnels tout en conservant une quantité d’aliment suffisante.
Malheureusement il n’y a pas de recette magique. Si la perte de poids théorique est estimée à 1 % par semaine chez le chat et jusqu’à 3 % chez le chien, malheureusement la réalité est souvent bien différente. Seul un suivi régulier vous permettra de s’assurer que l’aliment prescrit convient à votre patient. Qui ? quand ? pourquoi ? Impliqué vos assistantes vétérinaires dans ce suivi : elles établiront la courbe de poids et pourront vous alerter sur la perte de poids ou l’échec de la prise en charge, la perte de motivation du propriétaire. Vous prendrez alors le relais en consultation de suivi. Ce suivi doit être régulier : une visite mensuelle est recommandée. Ce suivi à la clinique, sera l’occasion de faire le point, de répondre aux interrogations et difficultés rencontrées par les propriétaires et de faire le suivi de la perte de poids.
Dans le challenge de perte de poids, l’acteur principal reste le propriétaire qui a besoin d’être coaché.